En l’absence de médias locaux, il y a davantage de division dans les communautés, et un désintérêt envers son voisinage, la vie de quartier et ses institutions locales s’instaure, ce qui aboutit sur une perte de confiance. Les solutions proposées par le Forum des politiques publiques visent le secteur philanthropique canadien.
Comment décrivons-nous le journalisme de nos jours? Si avant nous nous préoccupions de l’intégrité et de la responsabilité des médias, nous constatons aujourd’hui que nos journaux locaux sont devenus faméliques, de pâles copies de ce qu’ils ont déjà été; ils ne font plus vraiment place à l’actualité locale et les décisions journalistiques sont prises par des grands patrons d’entreprises souvent à des milliers de kilomètres. Sans couverture locale, ces « faux journaux » truffés de lien vers des sites web partisans et financés avec des intentions détournées répandent de l’information erronée. Sans parler des « déserts d’information », ces collectivités qui n’ont plus aucun accès, aussi maigre soit-il, aux nouvelles concernant la politique locale, les décisions des conseils scolaires ou les événements sportifs.
Selon April Lindgren, professeure à l’Université métropolitaine de Toronto et chercheuse principale du projet de recherche sur l’information locale Local News Research Project, 526 médias ont fermé leurs portes dans 347 localités à travers le Canada depuis 2008, des journaux communautaires pour la plupart. Au cours de cette même période, 402 médias ont été fondés, mais seuls 274 ont survécu. La moitié des fermetures touchaient des collectivités rurales de 20 000 habitants ou moins.
D’après Rebuild Local News (une coalition sans but lucratif qui fait la promotion des politiques publiques cherchant à mettre fin au déclin des médias locaux aux États-Unis), 2,5 journaux ferment chaque semaine en moyenne et 1 800 collectivités n’ont pas de médias locaux.
Sans accès à des nouvelles locales écrites et commentées par les membres de leur propre communauté, les gens se réfugient dans la partisanerie, la vie sociale s’étiole, la participation citoyenne décroît et la démocratie souffre. En l’absence des journalistes, qui dénoncera la corruption et les méfaits?
Face à la menace qui pèse sur les médias locaux, le Forum des politiques publiques (FPP) a publié cette semaine le rapport Remettre le local au coeur des médias locaux/The Lost Estate: How to Put the Local Back in Local News, consacré à la recherche de solutions pour faire entendre les voix locales. Le projet The Lost Estate a été inspiré par le congrès organisé en octobre dernier à Charlottetown par la Fondation Rideau Hall (FRH) et la Fondation des Prix Michener, congrès qui a réuni une soixantaine de responsables de radios et journaux locaux, mais il ne s’agit en fait que du dernier d’une série de rapports publiés par le FPP récemment, dans une initiative pour sauver l’écosystème journalistique canadien. Les personnes présentes au congrès de Charlottetown ont entendu le récit direct des appréhensions et des difficultés qui accompagnent toute tentative de garder l’information locale entre les mains des citoyennes et citoyens.
![](https://thephilanthropist.ca/wp-content/uploads/2025/02/LostEstate-COVER-FRE-587x760.jpg)
« L’actualité locale fait bouger les choses. Elle permet de créer des liens au sein des communautés en parlant aux gens qui les composent de leur réalité directe : des fiançailles, des décès, des scores des matchs de la petite ligue de soccer… Elle permet aussi de rendre compte du bon fonctionnement des institutions démocratiques fondamentales comme les assemblées de conseils scolaires, les procès, les réunions du conseil municipal, etc. »
La philanthropie en soutien aux médias locaux augmente rapidement aux États-Unis . . . Les philanthropes d’ici, au Canada, doivent emboîter le pas.
Le rapport “The Lost Estate”
Selon le rapport du FPP, en l’absence de médias locaux, il y a davantage de division dans les communautés, et un désintérêt envers son voisinage, la vie de quartier et ses institutions locales s’instaure, ce qui aboutit sur une perte de confiance. Le vide est comblé par les réseaux sociaux, où il est quasiment impossible de distinguer le vrai du faux. En s’appuyant sur un sondage exclusif d’Ipsos, The Lost Estate a remarqué une baisse de la confiance envers les médias en général, mais pas envers les médias locaux. En effet, 86 % des personnes interrogées font toujours confiance à leur radio et à leur presse locales, mais seulement 70 % font de même pour les médias nationaux. Par ailleurs, 87 % s’entendent pour dire que les nouvelles locales sont essentielles au bon fonctionnement de la démocratie.
Les solutions proposées par le FPP visent le secteur philanthropique canadien. Ce dernier ne peut pas tout régler, mais il a certainement un rôle à jouer. The Lost Estate veut qu’il prenne plus de place : « La philanthropie en soutien aux médias locaux augmente rapidement aux États-Unis. En plus de la poignée de fondations américaines intéressées par le journalisme et la démocratie, une deuxième vague de fondations et de donateurs et donatrices s’intéressent à certaines questions comme la violence familiale, la faim, l’itinérance et la pauvreté, et ont compris qu’il n’y aurait pas de progrès dans ces dossiers sans les médias locaux. Les philanthropes d’ici, au Canada, doivent emboîter le pas. »
L’une des missions des fondations communautaires est d’encourager la vitalité sociale, le dynamisme communautaire et la démocratie locale.
“The Lost Estate”
Le rapport The Lost Estate souligne qu’il existe plus de 200 fondations communautaires au Canada et des milliers de fondations privées. La philanthropie peut aider les journaux locaux, mais elle n’est encore qu’au stade des balbutiements. « L’une des missions des fondations communautaires est d’encourager la vitalité sociale, le dynamisme communautaire et la démocratie locale. Davantage de médias devraient frapper aux portes des fondations, et ces dernières devraient s’impliquer davantage. »
Plusieurs fondations importantes travaillent depuis quelques années à soutenir les médias locaux, mais il est difficile de savoir combien. Un guide publié par la Fondation Inspirit en collaboration avec Fondations philanthropiques Canada et le Local News Research Project explique que les changements dans la réglementation du type d’organismes pouvant recevoir des dons en argent facilitent la tâche des fondations qui veulent investir dans le journalisme local. Selon la mise à jour publiée en août 2024 par Inspirit et le Local News Research Project, il y a de l’espoir pour que la philanthropie joue un rôle plus actif. On peut y lire ceci : « D’après nos calculs, plus d’une trentaine de fondations canadiennes financent les activités des médias. Cependant, deux facteurs limitent leur soutien financier. Premièrement, les œuvres de bienfaisance sont débordées, ce qui entraîne une forte concurrence pour les fonds philanthropiques déjà limités. Deuxièmement, la collaboration entre les médias et les organisations philanthropiques est relativement récente. Pour que la philanthropie aide le journalisme à prospérer, les deux secteurs doivent apprendre à mieux se connaître. »
On sent une certaine réticence de la part des donateurs et donatrices, qui se demandent pourquoi il est nécessaire d’investir dans le journalisme. La meilleure façon de les convaincre serait de leur dire que les fonds serviront à dénoncer la violence familiale, informer sur les changements climatiques, contrer la désinformation, ou encore braquer les projecteurs sur la pénurie de logements. Si ces problèmes ne sont pas mis en lumière par les médias locaux, les organismes de bienfaisance auront du mal à trouver des gens prêts à donner pour s’y attaquer.
On s’inquiète de la polarisation, et le journalisme n’est peut-être pas un choix habituel pour pour les organismes de bienfaisance au Canada, mais il peut les aider à remplir leur mission.
Edward Greenspon, coauteur, “The Lost Estate”
« Le secteur philanthropique veut susciter des retombées. Soutenir le journalisme dans des endroits où il serait autrement absent, n’est-ce pas la plus grande retombée qui soit? Le journalisme est essentiel à la démocratie et pour le bon fonctionnement des collectivités. On s’inquiète de la polarisation, et le journalisme n’est peut-être pas un choix habituel pour pour les organismes de bienfaisance au Canada, mais il peut les aider à remplir leur mission », a signifié Edward Greenspon, ancien PDG du FPP et un des auteurs de The Lost Estate.
« Ce type de soutien financier ne fait pas partie de la culture canadienne », explique M. Greenspon, qui a aussi été rédacteur en chef pour The Globe and Mail et auteur d’un rapport marquant pour le FPP, Le miroir éclaté, publié en 2017, qui portait sur la disparition progressive du secteur médiatique au pays. « Les fondations qui s’intéressent au journalisme savent que ce secteur fait parfois l’objet de controverses; de plus, les fondations ont déjà eu maille à partir avec le gouvernement pour avoir adopté des positions trop politisées, et plusieurs ont des objectifs clairement définis qui ne cadrent pas nécessairement avec le journalisme local. Il faut du temps pour que certains organismes de bienfaisance se sentent à l’aise, revoient leurs stratégies et se rendent compte qu’il s’agit d’une bonne voie à suivre. Ça ne me surprend pas que ce soit long, mais j’espère voir des changements arriver incessamment. »
J’ai toujours pensé que le Canada était en avance sur les États-Unis en matière de politique publique, mais en retard dans le domaine de la philanthropie.
Steven Waldman, Rebuild Local New
Nous devrions nous inspirer de l’expérience des États-Unis. Steven Waldman, fondateur et président de Rebuild Local News et cofondateur de Report for America a assisté au congrès de Charlottetown. Il a toujours pensé que le Canada était en avance sur les États-Unis en matière de politique publique, mais en retard dans le domaine de la philanthropie : « Je reviens du congrès avec l’impression que l’engagement philanthropique est de plus en plus présent dans les médias locaux canadiens, mais il y a encore du chemin à faire. »
Depuis sa fondation en 2017, Report for America a permis à 658 journalistes de travailler dans 371 salles de rédactions locales, en plus de recueillir 30 millions de dollars américains pour les médias locaux. L’organisation paie 50 % du salaire des journalistes, le média concerné en paie 25 % et les dons locaux couvrent le 25 % restant. Report for America aide à trouver ces bienfaiteurs et bienfaitrices locaux; l’organisme fonctionne grâce aux dons de centaines de fondations et individus; il ne reçoit aucun financement gouvernemental. Waldman reconnaît néanmoins l’importance de l’aide gouvernementale pour la survie des médias locaux. « Aux États-Unis, le secteur philanthropique est plus important qu’au Canada, précise-t-il. Cela s’explique en partie par la culture et en partie parce que le financement gouvernemental est plus grand au Canada qu’aux États-Unis. Il y a quand même quelque chose de curieux [aux États-Unis] : on encourage les gens à s’enrichir de façon obscène, mais on s’attend en parallèle à ce qu’ils construisent des bibliothèques. »
Trois États (Washington, New York et la Californie) ont mis en place des mesures d’aide aux médias locaux par l’entremise des programmes universitaires de journalisme. Le Maryland a par ailleurs adopté fin janvier une loi qui reporte toute vente annoncée d’un média local de 120 jours afin de donner aux collectivités le temps de s’organiser pour éviter le rachat par un fonds spéculatif ou une autre entité commerciale anonyme. La Californie a, de son côté, adopté une loi qui oblige les agences gouvernementales à faire de la publicité dans des journaux ethniques et locaux. (En Ontario, le premier ministre Doug Ford exige des agences gouvernementales qu’elles attribuent 25 % de leur budget publicitaire à des médias locaux.)
Report for America et Rebuild Local News ont le vent dans les voiles, malgré les attaques incessantes du président Donald Trump envers les médias et sa propension aux fausses nouvelles. Trump a notamment gelé le financement de USAID, une organisation humanitaire qui injecte chaque année partout dans le monde 268 millions de dollars américains dans les médias locaux de régions mal desservies. La remarque suivante de Waldman pourrait en rassurer plusieurs parmi ceux qui s’inquiètent de l’attitude de Poilièvre envers les médias locaux : « Les sorties de Trump ont en fait plutôt eu pour conséquence de stimuler l’intérêt des fondations pour les médias locaux. »
Les fondations canadiennes qui ont sauté le pas et commencé à financer le journalisme local n’y voient que du positif.
Sharon Avery, présidente-directrice générale de la Toronto Foundation, affirme que l’engagement citoyen décline. Pour compenser, elle croit qu’il faut un journalisme local solide, fiable et dynamique. « Nous avons pris un nouveau virage », dit-elle en parlant du secteur. La Toronto Foundation a contracté un engagement de 10 ans avec The Local, qui couvre des sujets souvent ignorés par les grands médias et dont le travail ne cesse d’impressionner la fondation. Cette dernière lui a ainsi versé 185 000 dollars jusqu’ici et s’est engagée à fournir 50 000 dollars annuellement de 2024 à 2028. C’est un montant plus élevé que ce que donne habituellement la fondation, mais Mme Avery soutient que les fondations communautaires se doivent de prendre parti dans le contexte actuel de polarisation et d’effritement de l’engagement citoyen. « Les retombées que notre soutien crée me ravissent, il n’y a pas d’autre mot », se réjouit-elle.
Le soutien de la Fondation Rideau Hall au financement du journalisme local est lié à son partenariat avec la Fondation des Prix Michener, qui récompense annuellement l’excellence journalistique au service de l’intérêt public. Cette collaboration a également mené à la création de bourses de journalisme en l’honneur du regretté journaliste Norman Webster : deux bourses de 125 000 dollars chacune sont décernées à une salle de rédaction anglophone et une salle de rédaction francophone réalisant des reportages locaux qui profitent à leur communauté d’attache.
C’est l’essence même de notre démocratie qui est touchée, une démocratie dans laquelle j’ai grandi en la croyant durablement acquise. Mais nous n’avons plus le luxe de croire cela aujourd’hui.
Teresa Marques, Fondation Rideau Hall
Comme l’exprime la présidente-directrice générale de la Fondation Rideau Hall, Teresa Marques : « C’est l’essence même de notre démocratie qui est touchée, une démocratie dans laquelle j’ai grandi en la croyant durablement acquise. Mais nous n’avons plus le luxe de croire cela aujourd’hui. » La Fondation Rideau Hall et la Fondation des Prix Michener, en plus de récompenser l’excellence journalistique, cherchent des solutions pour créer des liens entre les différentes communautés. « Nous avons constaté que les salles de rédaction de petite taille gagneraient à joindre leurs efforts et à échanger des idées sur ce qui fonctionne bien, pas seulement sur ce qui ne va pas. Nous voulions voir s’il était possible de rallier tout le monde autour d’une nouvelle stratégie commune. »
Le journal torontois West End Phoenix s’est associé à la Maytree Foundation pour produire une série d’articles sur le logement et organiser une compétition d’idées pour contrer la crise du logement. Ce journal collabore également avec la Metcalf Foundation pour combattre la mésinformation et la désinformation.
La Metcalf Foundation a accordé un montant de 150 000 dollars sur trois ans à la revue électronique The Local ainsi que 300 000 dollars sur trois ans à The Narwhal, un organisme sans but lucratif primé qui collabore régulièrement avec de grands médias traditionnels. Bien qu’elle n’en ait pas encore fait l’annonce officielle, elle remettra également une bourse à West End Phoenix.
L’an passé, lorsque Jamison Steeve, ancien secrétaire principal de l’ex-premier ministre ontarien Dalton McGuinty, a été nommé président-directeur général de la Metcalf Foundation, il s’est intéressé au journalisme local comme vecteur pour promouvoir le discours citoyen et renforcer la démocratie locale. « Plusieurs fondations s’intéressent de plus en plus à cette possibilité », souligne-t-il. C’est lorsque la Maytree Foundation lui a recommandé de rencontrer l’éditeur du West End Phoenix, Dave Bidini, que sa collaboration avec le journal a débuté. « Un journalisme de qualité est crucial à l’exercice citoyen. C’est un moyen de sortir les gens de leur bulle, au moins un bref instant. »
Envers et contre tout, le West End Phoenix existe toujours après huit ans. Le journal publie une édition mensuelle grand format rapportant l’actualité de l’ouest de la ville de Toronto. Selon l’éditeur, Dave Bidini, le journal doit son existence à près de 1 000 dons privés reçus à différentes activités (rassemblements politiques ou spectacles de musique, par exemple), de même qu’aux quelque 3 000 abonnements et à la publicité. Pour Dave Bidini, musicien et auteur, la relation avec les donateurs et donatrices est inestimable. Bien que son journal touche des subventions gouvernementales, pour lui, il n’y a pas de dons plus précieux que ceux des gens de la communauté qui croient en son travail. Cela dit, il reconnaît que l’aide gouvernementale reçue durant la pandémie leur a sauvé la vie.
Après huit ans, nous sommes assez forts pour nous joindre à la lutte contre la mésinformation et la désinformation.
Dave Bidini, West End Phoenix
« Pour survivre, il y a certes une part de magie qui vient jouer, mais il faut surtout, jour après jour, une persévérance à toute épreuve. Après huit ans, nous sommes assez forts pour nous joindre à la lutte contre la mésinformation et la désinformation. »
Dave Bidini admet que la création de fonds de dotation et de subventions en tous genres pour soutenir les établissements culturels et artistiques ne fait pas partie de la tradition au Canada. « C’est une façon de faire plus courante aux États-Unis. C’est nouveau ici, et les gens doivent s’y habituer. Mais nous en avons besoin. »
Les grands joueurs sont bien connus du secteur : Inspirit (qui verse du financement aux médias locaux depuis 2019), la Metcalf Foundation, le Wellesley Institute, la Toronto Foundation, la Winnipeg Foundation, la Atkinson Foundation, la Fondation Rideau Hall, la Maytree Foundation, Centraide du Grand Toronto, et le YMCA du Grand Toronto. La liste n’est pas exhaustive, car il n’existe aucun registre des organismes qui octroient des dons aux médias locaux.
Un des grands exemples de réussite est celui de la revue électronique sans but lucratif The Local. L’éditeur Tai Huynh en a vendu l’idée lors d’un souper en 2018. Voici ce qu’il a écrit dans The Philanthropist Journal en mai dernier : « Il y a tellement de causes importantes pour notre ville. En quoi le journalisme peut-il même se démarquer dans cette montagne de demandes de fonds? Contrairement aux causes comme les banques alimentaires ou les refuges pour femmes, qui produisent des résultats concrets qu’on peut montrer dans un tableur, le journalisme s’inscrit dans un argumentaire plus nébuleux, le plus souvent dans des grands principes de démocratie et de vision citoyenne. Heureusement, le secteur caritatif a l’habitude d’intervenir là où les marchés ont laissé des trous. »
Le Wellesley Institute, Centraide du Grand Toronto, le YMCA du Grand Toronto, et la Toronto Fondation se sont joints à la cause. La Fondation Metcalf s’est ensuite ajoutée à la liste. Maintenant, la revue compte non seulement sur le soutien de 10 organismes donateurs, mais elle a également remporté 19 prix nationaux, et décerne désormais 3 bourses d’études, chacune d’une valeur de 6 000 dollars, à des journalistes novices ou en devenir désirant apprendre le métier. En tant qu’organisation journalistique enregistrée, elle peut remettre des reçus officiels de dons.
Sans cette confiance inébranlable envers les médias locaux, la couverture des sujets importants pour notre société souffrirait.
Teresa Marques
Dave Bidini, Tai Huynh, et d’autres qui, comme eux, bénéficient de l’aide de fondations soulèvent un autre point crucial : ces dons doivent être « inconditionnels ». Et ils le sont. Les règles sont claires des deux côtés; ce que le secteur caritatif appelle « la philanthropie fondée sur la confiance », c’est en fait, selon Tai Huynh, l’indépendance éditoriale.
« Sans cette confiance inébranlable envers les médias locaux, la couverture des sujets importants pour notre société souffrirait », affirme Teresa Marques. Elle remarque qu’un élan s’installe au Canada et que de grands joueurs prennent place à la table pour discuter de ce qui peut être fait. « Peut-être ai-je cette impression parce que cette façon de faire est nouvelle pour nous. Peut-être que le meilleur est à venir. Dans tous les cas, ce sont de bonnes nouvelles. »
Il est déjà question d’organiser un autre rassemblement à Charlottetown en 2025.