Le secteur sans but lucratif au Canada a évolué de manière remarquable au cours des quatre premières années de la décennie 2020. Il y a eu des changements positifs, notamment des accélérations dans le réseautage et l’établissement de liens grâce Internet, des modalités de travail plus souples, des nouveaux talents dans le secteur, un plus grand nombre de dons philanthropiques de plusieurs millions de dollars, des nouveaux fonds collectifs et de nouvelles plateformes permettant de soutenir les communautés mal desservies. Il faut noter également les changements connexes dans la réglementation fédérale visant à accroître le flux des dons philanthropiques.
En revanche, les difficultés ont été abondantes. Les inégalités sociales et économiques se sont accentuées. En effet, nous savons que la demande de services (logement, nourriture, emploi, soins de santé physique et mentale) a augmenté en raison de la pandémie, de l’inflation et des changements climatiques. Nous savons aussi que les dons de bienfaisance se sont maintenus ou ont diminué et que certains organismes ont même vu une baisse de leurs revenus, ce qui a donné lieu à une crise opérationnelle, surtout dans les organismes de bienfaisance de première ligne. Il n’est donc pas étonnant que le nombre d’organismes ait chuté en essayant de survivre avec des réserves maigres ou inexistantes. Parallèlement, ils font aussi face à une augmentation d’employés souffrant d’épuisement professionnel et à des difficultés à recruter de nouveaux dirigeants. Le changement de génération, soit le remplacement des baby-boomers par les membres des générations X et Y fait que la concurrence est encore plus forte pour les dirigeants. Les organismes sans but lucratif dans les régions rurales ou éloignées quant à eux font face à des défis particuliers: une pénurie de capital humain et une insuffisance de fonds. Et de manière plus globale, nous sommes dans une période de polarisation accrue, de changement d’orientation politique et d’incertitude à l’échelle mondiale.
Le secteur des fondations lui-même subit une transformation dans ce contexte de turbulence. Certains changements sont provoqués en réaction à l’évolution de l’environnement externe et aux pressions subies par les organismes de bienfaisance, d’autres sont attribuables à des changements internes en matière de leadership et à des changements d’orientation stratégique. Somme toute, il pourrait s’agir du plus important changement aux pratiques de la philanthropie des fondations jamais vu au Canada.
Le modèle opérationnel des fondations philanthropiques a très peu évolué pendant plusieurs décennies. La plupart des fondations privées (et bon nombre de fondations publiques) s’appuient sur une structure selon laquelle le fonds de dotation est investi de sorte qu’il génère un revenu, lequel est décaissé chaque année sous forme de subventions accordées à un groupe de bénéficiaires. Bien que ce modèle ait subi quelques changements mineurs, notamment l’ajout de professionnels et des initiatives d’investissement socialement responsable, il est resté fondamentalement pareil. Quoique son évolution a été lente, depuis le début des années 2020, le changement se produit à un rythme de plus en plus accéléré et devient de plus en plus visible.
Quels facteurs expliquent cette accélération? On en cite plusieurs : le changement générationnel, les besoins criants, la soif d’innovation et la double crise de la pandémie et des changements climatiques. Ou ce pourrait être l’ensemble de ces facteurs. Ces facteurs ont pour effet un changement de pensée par rapport aux pratiques de la philanthropie qui semble se propager à une vitesse exponentielle grâce aux dirigeants de plusieurs fondations qui se font un devoir de transmettre leur expérience à leurs pairs. Les éléments qui lient ces nouvelles approches des fondations sont l’intérêt plus vif pour la justice sociale et climatique, l’engagement vis-à-vis du changement systémique et la volonté de déployer des fonds de manière créative.
Dans mon livre intitulé From Charity to Change, publié en 2022, je brosse le portrait de 20 fondations ou plus dont beaucoup figurent parmi les fondations les plus connues dans le monde de la philanthropie au Canada. J’y décris une évolution dans leur stratégie, qui sur plusieurs années, est passée d’une optique de charité à une optique de changement. Or, depuis 2022, une transformation encore plus profonde se fait sentir. Des 20 fondations mentionnées, plus de la moitié ont remplacé leur personnel dirigeant et quelques membres de leur conseil d’administration et ont défini des nouvelles stratégies et de nouveaux secteurs d’intervention. Sept fondations ont remplacé leurs leaders dans le cadre d’une transition générationnelle ou d’un changement de stratégie, deux ont consommé leur dotation ou fermeront bientôt leurs portes. Au moins trois des fondations attribuent du capital directement de leur fonds de dotation et au moins trois s’engagent à investir la totalité de leur fonds de dotation dans des activités à retombées sociales, et la plupart d’entre elles font des investissements sociaux dans le cadre de leur nouvelle approche globale en matière d’investissement. Ce qui est encore plus impressionnant, c’est que beaucoup de ces fondations ont changé leurs pratiques de financement établies depuis longtemps pendant la pandémie, et que la plupart continuent d’adopter des approches plus souples, plus participatives et davantage fondées sur la confiance.
Bien que la pandémie ait accéléré ces changements, pour bon nombre de fondations, c’est le changement générationnel qui en a été le déclencheur. Les membres des générations X et Y, maintenant âgés entre 34 et 49 ans, sont de plus en plus nombreux dans des rôles de preneurs de décisions dans les fondations. En 2021, Sharna Goldseker et Michael Moody, les auteurs du livre Generation Impact, ont présenté les caractéristiques des donateurs et philanthropes de la génération Y. Les leaders de cette génération cherchent à :
- se concentrer sur un plus petit nombre de solutions et d’organisations plutôt que de répandre les fonds un peu partout;
- changer les systèmes, et non pas traiter les symptômes;
- être plus audacieux et à tenter des expériences;
- avoir à leur disposition une trousse d’outils qui vont au-delà des subventions;
- favoriser les investissements à impact social et à essayer des méthodes de financement non traditionnelles;
- s’engager à fond dans les organisations qu’ils soutiennent, en leur fournissant des talents plutôt que des simples fonds, en établissant des relations plus étroites et en participant aux défis et aux réussites subséquentes en tant que partenaires;
- harmoniser leurs valeurs sur les plans personnel, professionnel et philanthropique.
À mesure que les leaders de la génération Y siègent dans les conseils d’administration et sont employés dans les fondations, les caractéristiques de cette génération vont peu à peu changer la mentalité des fondations en ce qui concerne le langage et les pratiques de la philanthropie. Au sens général, cela signifie une transition de l’optique transactionnelle vers une optique relationnelle, du langage donateurs/bénéficiaires vers celui de partenaires/collaborateurs, des subventions aux investissements, de l’évaluation à l’apprentissage, du soutien aux programmes au soutien aux opérations, du financement restreint au financement sans restriction ou pluriannuel. Si le changement n’est pas toujours cohérent au sein d’une fondation, surtout si celle-ci existe depuis longtemps, l’on observe tout de même certains de ces éléments tant dans les fondations bien établies que dans les plus récentes. La génération de leaders qui sont maintenant au début ou à la mi-quarantaine commencent à laisser leur marque. Plusieurs ont déjà œuvré dans des organismes communautaires, dans le domaine de l’action sociale et comme défenseurs d’intérêts particuliers.
Établir des partenariats avec la communauté
Jane Rabinowicz a été nommée présidente de la Fondation McConnell en 2024. Comme pour beaucoup de nouveaux dirigeants de fondations, elle a une expérience vécue dans le milieu social. Elle a commencé sa carrière chez Santropol Roulant, un centre alimentaire communautaire situé à Montréal, puis a travaillé pour la défense du droit aux semences et à la souveraineté alimentaire. La Fondation McConnell est l’une des plus anciennes fondations familiales au Canada et est d’ailleurs toujours dirigée par des descendants de son fondateur, J. W. McConnell. Depuis 2020, sous la direction de Lili-Anna Peresa, qui elle-même a fait carrière dans le milieu social, la Fondation avait déjà entamé des changements importants, en clarifiant leur choix « de concentrer [leurs] contributions financières vers des questions d’importance générationnelle qui touchent les communautés de l’ensemble du pays et pour lesquelles [elles pensent] être en mesure de contribuer à des avancées significatives ». Les différentes sphères d’intérêt comprennent les changements climatiques, la réconciliation et les communautés, avec un intérêt particulier pour les groupes méritant l’équité. Ce ciblage est partagé par d’autres fondations qui repensent de façon semblable la manière dont elles peuvent contribuer le plus efficacement à l’écosystème social. Jane Rabinowicz s’est jointe à la Fondation McConnell en tant que cheffe des programmes en juillet 2021 et, aux côtés de Lili-Anna Peresa, a commencé à faire évoluer la Fondation et ses pratiques vers une approche axées sur l’établissement de relations et les partenariats avec la communauté. Il s’agit d’une approche adoptée par bon nombre de nouveaux dirigeants qui reconnaissent l’inégalité des pouvoirs entre les bailleurs de fonds et les organismes communautaires. En étant ouverte au sujet de ses décisions et en cherchant à obtenir de la rétroaction, la Fondation McConnell démontre aussi une volonté d’apprendre et de rendre des comptes, qui n’est pas typique des fondations privées.
Cette volonté d’être tenue responsable envers la communauté caractérise bien la Fondation Definity Assurance, fondation exceptionnelle qui a fait son entrée sur la scène canadienne. Arti Freeman a été nommée PDG de la Fondation en 2022 après avoir fait carrière dans le secteur philanthropie pendant 20 ans à la Fondation Trillium de l’Ontario. La Fondation Definity, qui a été créée afin de laisser un legs à la communauté grâce à la démutualisation d’une compagnie d’assurance biens, s’est engagée à aider les collectivités des quatre coins du pays à lutter contre les inégalités, à réduire les obstacles à une bonne santé et à faire face aux défis liés au dérèglement climatique. Arti Freeman précise cette vision en mettant l’accent sur la justice sociale. « La justice va bien au-delà que le simple fait d’offrir de l’aide – il s’agit de comprendre les causes profondes et systémiques des défis auxquels font face les communautés. La philanthropie doit travailler à éliminer les obstacles systémiques qui empêchent les personnes de s’épanouir. » Selon elle, les fondations doivent repenser leur approche en matière de financement « en mettant en commun leurs ressources afin de renforcer les initiatives communautaires; en privilégiant un financement souple et à long terme; et en faisant preuve de transparence dans les communautés desservies. »
De plus en plus de fondations entendent des organisations communautaires l’importance du financement pluriannuel et du soutien opérationnel global ou sans restriction. Et elles sont prêtes à passer à l’action. Comme Arti Freeman le fait remarquer, « pour avoir un réel impact, il faut peut-être prendre du recul et créer un espace pour que les collectivités puissent définir leur propre réussite, en délaissant l’octroi de subventions pour laisser place à une véritable distribution de ressources, d’expertise, voire de pouvoirs décisionnels sur la manière dont les fonds sont accrédités. »
Une nouvelle boîte à outils
La prochaine génération de dirigeants des fondations s’appuie sur les expériences entamées par quelques fondations dans les années 2010, y compris le financement collaboratif et le financement regroupé. Cette tendance est particulièrement vraie pour les bailleurs de fonds qui soutiennent des activités liées au climat et à l’environnement et qui sont conscients que les fondations individuelles ne peuvent à elles seules qu’avoir un faible impact devant l’effort complexe de transition vers une économie à faibles émissions de carbone. Toutefois, ce n’est pas qu’une question d’environnement. À travers les différents domaines d’intérêt, les nouvelles têtes dirigeantes des fondations cherchent à collaborer avec des intermédiaires, des groupes communautaires, et, plus récemment, des organismes qui ne sont pas enregistrés comme organismes de bienfaisance. La modification aux règles fédérales régissant les organismes de bienfaisance enregistrés accordant des subventions à des « donataires non reconnus » (DNR) a ouvert plus grand la voie à une collaboration avec des groupes, des mouvements et des plateformes communautaires qui ne sont pas enregistrés auprès de l’Agence du revenu du Canada en tant qu’organismes de bienfaisance. La Fondation McConnell unit ses forces à d’autres fondations afin de favoriser ce type de financement, en promouvant ses activités et en élaborant une trousse d’outils visant à aider d’autres bailleurs de fonds à appuyer les DNR.
D’autres fondations élargissent leurs perspectives quant aux différents outils dont elles peuvent se prévaloir. Michelle LeDonne occupe le poste de directrice générale de la Fondation de la famille Pathy en 2023. Elle s’est jointe à la Fondation en 2019 en tant qu’agente de programme après avoir travaillé comme collectrice de fonds dans des organismes communautaires venant en aide aux sans-abris. Elle explique que la Fondation de la famille Pathy « déploie des efforts intentionnels pour permettre à nos partenaires d’accéder à des ressources qui vont au-delà des subventions, notamment l’accès à des consultants, à des outils, à des formations, à des occasions d’apprentissage entre pairs et de les mettre en relation avec d’autres organismes donataires. »
Une approche similaire a été adoptée par la Houssian Foundation, une fondation familiale établie en Colombie-Britannique dont Mira Oreck est la directrice générale. Mira Oreck s’est jointe à l’équipe en janvier 2020 dans le premier poste de responsable du personnel, après avoir fait carrière dans le domaine des politiques publiques. La fondation s’intéresse aux trois domaines suivants : le changement climatique et la nature (Colombie-Britannique), la justice de genre (Canada) et l’appartenance à la communauté à Vancouver et dans la région Sea to Sky. Mira Oreck confirme qu’elle a observé un intérêt philanthropique grandissant pour le financement regroupé et les réseaux de financement au cours des cinq dernières années. La Houssian Foundation a misé davantage sur le rassemblement de ses donataires de tous portefeuilles afin que ceux-ci puissent créer des liens et apprendre ensemble. Mira Oreck estime que c’est une pratique que la fondation doit appliquer davantage pour pallier la perturbation des liens sociaux à laquelle nous sommes confrontés en tant que société. L’un de ses objectifs est de renforcer la société civile simplement en rapprochant les gens. Cet objectif, comme le formule Mira Oreck, est de « créer un environnement “d’hospitalité radicale” où les personnes sont célébrées, remerciées et prise en charge sans attentes – et où l’établissement de relations et de partenariats est inévitable. » Les résultats sont difficiles à prédire ou à mesurer, mais elle affirme que « ces éléments intangibles sont cruciaux ».
Nadia Duguay s’est jointe à la Fondation Béati en avril 2022 en tant que directrice générale, après une longue carrière à la tête d’Exeko, un organisme de bienfaisance qui a pour mission de soutenir l’innovation et l’inclusion sociale. Sous sa direction, la fondation a commencé sa transformation en alignant ses lignes directrices, ses processus, ses stratégies et ses politiques sur ses valeurs de justice sociale et d’équité. « Nous avons tout repensé, de la distribution de nos fonds à la manière dont nous les investissons. Nous avons mis de côté le contrôle excessif et pour faire davantage confiance aux groupes que nous soutenons. Ce fut un travail transformationnel », souligne Nadia Duguay.
Un autre élément que l’on observe fréquemment dans les fondations dirigées par des membres de la génération Y est l’attribution du capital sous forme de placements alignés sur leur mission. En effet, l’on reproche fréquemment aux fondations de préserver leurs actifs sous forme de placements. Les dirigeants de la nouvelle génération sont au courant de cette critique, et pour la plupart affirment que tous leurs actifs contribuent à leur mission. Par ailleurs, certaines fondations, comme McConnell, Definity et Houssian, s’engagent publiquement à affecter la totalité de leur portefeuille au soutien de leur mission, ce qui comprend de transférer du capital et d’investir directement dans des fonds communautaires. C’est une pratique de plus en plus courante, surtout dans les fondations qui ont pour mission la justice sociale.
Un avenir incertain
L’établissement de partenariats avec de nouvelles communautés au moyen d’outils et d’approches variés, comme les rassemblements, la collaboration et la défense de certaines causes a nécessité, dans plusieurs cas, une réorganisation ou un remaniement interne des compétences et des processus qui peut incommoder. Les fondations privées ont non seulement une nouvelle équipe de direction, mais les nouveaux membres du personnel qu’elles recrutent sont plus jeunes et plus diversifiés, et insistent davantage à faire entendre leur voix et à remettre en question la dynamique de pouvoir. La mobilisation du personnel et des administrateurs est un défi pour les dirigeants. Plusieurs fondations parlent de l’importance de devenir des organisations d’apprentissage, d’une part pour établir des relations internes, et d’autre part pour éliminer les obstacles entre les bailleurs de fonds et les communautés. Selon Michelle LeDonne, les changements internes effectués à la Fondation Pathy « nous ont donné une occasion favorable de se pencher sur l’avenir de la fondation et de réexaminer certaines pratiques existantes. Aujourd’hui, nous sommes plus agiles en tant que fondation, et nous avons une plus grande volonté d’apprendre, de diriger et de prendre des risques. »
Lorsque ces dirigeants réfléchissent à l’avenir, ils entrevoient plusieurs défis. Cathy Taylor, la nouvelle cheffe de la Lawson Foundation, a quitté le secteur communautaire en Ontario après avoir passé plusieurs années à la tête du Ontario Nonprofit Network. Elle souligne que « ce fut une année tumultueuse pour nos communautés et pour les milieux politiques et économiques élargis. Cela a eu une incidence sur le moral et la résilience de nos équipes, administrateurs, bénévoles et partenaires. Les guerres, les incertitudes politiques, les inégalités, les changements climatiques, et d’autres enjeux continueront de toucher les organismes de bienfaisance et sans but lucratif. »
Bien que cette perspective puisse être peu encourageante, les nouveaux dirigeants, quant à eux, sont optimistes. Jane Rabinowicz croit que la polarisation est « l’un des plus grands défis auxquels nous sommes confrontés en tant que société civile aujourd’hui. Tous les enjeux auxquels ma fondation compte s’attaquer, soit les changements climatiques, la réconciliation et la justice sociale, nécessitent une collaboration étendue et de nouvelles façons de penser. Nous sommes dans une période où nous devons travailler différemment, une période de collaboration d’envergure, où nous devons conjuguer nos efforts pour pouvoir en faire plus que nous le pourrions par nous-mêmes.
Nadia Duguay estime aussi que « la montée du conservatisme, tant ici qu’à l’échelle mondiale, représente une véritable menace aux droits fondamentaux de la personne. Les fondations ne peuvent pas se contenter de fournir passivement un soutien. Nous devons prendre des positions audacieuses et claires et investir dans des initiatives qui remettent en question le statu quo, » ajoute-t-elle.
Tous ces dirigeants se partagent des idées et des forces. Les groupes de pairs sont plus importants que jamais. Cathy Taylor fait remarquer que « même si j’ai côtoyé l’univers des fondations tout au long de ma carrière, m’orienter dans ce nouveau paysage a été difficile, et je suis reconnaissante qu’un si grand nombre de collègues ont facilité cette transition. »
Michelle LeDonne s’exprime dans le même sens : « En tant que nouvelle directrice, je trouve cela vraiment encourageant d’avoir un groupe de pairs composé d’autres leaders de fondations sur qui l’on peut compter et avec qui échanger des idées et relever des défis – surtout un groupe dont les objectifs et les visions sont semblables aux miens. Nous avons la volonté d’apprendre les uns des autres, de combiner nos ressources afin de combler nos lacunes, de se tenir mutuellement responsables dans notre parcours de transformation organisationnelle. »
La nouvelle génération apportera-t-elle les changements profonds aux rôles et aux approches philanthropiques dont parlent ces nouveaux leaders? Le rôle des administrateurs appartenant aux générations X et Y sera potentiellement d’une très grande importance. Nous ne le savons pas encore. Cependant, tout indique que la philanthropie progresse rapidement vers ce changement générationnel, et que ce changement aura une incidence majeure sur la justice sociale et sur les communautés canadiennes qui ont été insuffisamment financées ou négligées par le passé.