Être à la hauteur des enjeux : Le Philanthropist Journal se tourne vers l’avenir

Il serait, si j’ose dire, peu charitable de décrire le Philanthropist Journal d’antan comme étant seulement gris, lourd, et même « assez indigeste », pour reprendre les mots d’un pionnier.

Parfois, oui, cette publication était tout cela, mais les premiers rédacteurs ne s’en sont certainement pas inquiétés. Le Philanthropist Journal n’aspirait pas à être plus qu’un journal écrit par des juristes à l’intention de juristes, le seul piquant étant l’article occasionnel susceptible d’attirer les yeux de certains comptables vers ses pages. Le journal avait son public cible et le respectait.

« Le journal était très traditionnel – pas tout à fait érudit, mais presque – avec ses citations et ses longs essais », se souvient Patrick Johnston, dont l’association avec le Philanthropist Journal remonte à sa relation avec le cofondateur de celui-ci, John Hodgson, et à son travail avec le Centre canadien de philanthropie, qui a brièvement publié le journal. « À l’origine, le journal traitait principalement de questions juridiques, puis il s’est étendu aux questions fiscales et comptables », explique M. Johnston. « Il s’agissait d’une publication assez traditionnelle et statique. Le tirage était très limité, peut-être quelques centaines d’exemplaires. Toutes les couvertures étaient grises. Il s’agissait d’une publication à couverture souple de quatre par six qui paraissait tous les trimestres, ou du moins qui aspirait à devenir un trimestriel. Pour être honnête avec vous, c’était une lecture assez indigeste », ajoute-t-il.

Susan Phillips, qui a été membre du comité consultatif de rédaction dans les années qui ont suivi, se souvient qu’il s’agissait d’une publication de niche. « Mais c’était une niche intéressante », ajoute-t-elle. Quant à savoir si la publication était trop technique, Alan Broadbent, président et fondateur de Maytree et ancien membre du conseil d’administration de la Fondation Agora (éditrice du Philanthropist Journal), affirme que cela dépendait beaucoup de l’œil du lecteur. « Parlez de la Constitution et certaines personnes vont décrocher; tandis que pour d’autres, le regard s’illumine », illustre-t-il.

Sous la direction de Bertha Wilson, le ton de gris du droit fiscal et caritatif tombait avec un bruit sourd dans les boîtes aux lettres et finissait par se frayer un chemin, généralement une fois la revue bien consultée, sur les étagères des cabinets d’avocats à travers le pays. Son calendrier de publication a été officiellement qualifié de « sporadique ».

Le Philanthropist Journal et le secteur caritatif et à but non lucratif ont connu d’énormes changements au cours des 51 dernières années depuis l’impression de la première édition. Par exemple, à l’époque, les dirigeants, à la fois ceux du journal et du secteur, étaient presque exclusivement des Blancs. Aujourd’hui, il y a une plus grande diversité tant chez les premiers que les seconds, et cette diversité est encore nécessaire. Au fur et à mesure que le Philanthropist Journal a élargi son bassin de lecteurs, le secteur, lui, a élargi sa portée, tous deux évoluant avec la société, parfois ayant du mal à suivre le rythme, parfois en position de tête.

Le Philanthropist Journal tel que nous le connaissons aujourd’hui a été construit sur les épaules de ceux qui l’ont précédé : Bertha Wilson, John Hodgson, mais aussi Mary Louise Dickson, John Gregory, Bob Wyatt, Lynn Bevan, et bien d’autres encore, trop nombreux pour être cités. Au fil des ans, le secteur s’est élargi dans son action et dans ses choix de financement, une infrastructure sectorielle a été mise en place et des moments décisifs tels que le panel d’Ed Broadbent et l’Initiative du secteur bénévole ont façonné le secteur d’aujourd’hui. Ce ne sont pas toutes les initiatives qui ont été couronnées de succès, et les progrès n’ont pas toujours été linéaires, mais aujourd’hui, le secteur est un moteur économique puissant et agit comme ingénieur du changement social. C’est à des années-lumière de comment Susan Manwaring, conseillère caritative et avocate chez Miller Thomson et ancienne membre du comité de rédaction du Journal, décrivait la mission du secteur autrefois, soit « faire l’aumône aux pauvres ». Le secteur a survécu au scandale de l’organisme UNIS et à l’indifférence et aux restrictions du gouvernement, et cherche encore des moyens d’abattre les cloisons et de parler d’une voix que plus personne ne pourrait ignorer dans les couloirs du Parlement.

Cet article ne vise pas à simplement faire un récit historique ou un exercice de nostalgie. Nous voulons offrir un contexte avant que le Philanthropist Journal, une ressource commune pour le secteur, n’entame ses 50 prochaines années. C’est une manière d’évaluer, avec l’aide des lecteurs, des dirigeants et des travailleurs au sein du secteur, si le Philanthropist Journal remplit son rôle et s’il répond aux besoins actuels dans le secteur. Le Philanthropist Journal est une publication qui appartient au secteur, et c’est au secteur à qui il revient d’orienter son avenir. Nous réfléchissons en permanence à notre contribution aux enjeux émergents et aux questions qui préoccupent le secteur.

Quels sont les besoins d’information du secteur et quel est vraiment la mission de cette publication? Nous avons hâte de connaître vos réponses à ces questions.

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Au fil des ans, ce sont plus de 900 contributeurs qui ont exprimé leurs points de vue dans les pages du Philanthropist Journal, y compris des sommités du droit canadien et du développement international. Les signatures d’articles incluent celle d’au moins un ancien premier ministre, Paul Martin.

Il y a cinquante ans, The Philanthropist (comme il s’appelait alors) soulevait la question de savoir si le gouvernement était plus progressiste que les fondations prudentes et conservatrices. On y retrouvait des écrits provocateurs sur les responsabilités des fondations et sur les idéaux des œuvres de bienfaisance, ainsi que des analyses du système fiscal canadien. Pierre Pettigrew, le ministre du Développement des ressources humaines de l’époque, s’est emparé de ces pages pour inciter le gouvernement et le « secteur bénévole », comme on l’appelait alors, à collaborer afin d’encourager le plein épanouissement social. Il y a 22 ans, M. Wyatt déplorait une question qui se pose encore en cet été 2023 : pourquoi le secteur ne parvient-il pas à faire entendre une voix collective?

Mme Manwaring se souvient d’une ressource « tout à fait brillante » pour les professionnels du milieu juridique traitant avec des organisations caritatives. Mais lorsqu’elle a rejoint le comité de rédaction, alors que le journal était sur le point de passer à une publication en ligne, les questions suivantes ont été soulevées : Que devrait être ce journal? À qui devrait-il s’adresser? Les articles devraient-ils être plus courts? Le contenu devrait-il avoir une portée plus générale? Jusqu’alors, le journal ne comptait qu’un nombre infime d’abonnés. Et lorsque des personnes du secteur, et pas seulement des juristes, ont commencé à le consulter, son but et sa portée ont évolué, en même temps que la société et le secteur.

« Même lorsqu’il est devenu une publication en ligne, nous avons continué à parler de la nécessité de publier des articles juridiques, qui devaient être révisés et avoir de la substance, conformément à la conception de John Hodgson, qui en faisait une publication de type universitaire », indique Mme Manwaring. « Mais il était également évident que la survie du journal passait par l’élargissement de notre lectorat. »

Des questions émergeaient, tant au sein de la publication que dans le secteur lui-même. Lors des discussions éditoriales, « nous avons commencé à nous demander pourquoi nous faisions cela », se souvient M. Broadbent. « S’agit-il simplement de créer des véhicules permettant aux gens de faire des dons à leurs organisations caritatives préférées? Pourquoi ne pas le faire par l’intermédiaire d’une fondation? » À l’époque, des questions plus importantes concernant l’aspect politique de la philanthropie étaient débattues. James Joseph, directeur du U.S. Council on Foundations, a commencé à s’interroger sur la philanthropie en tant que politique publique, c’est-à-dire sur le fait de laisser les capitaux entre les mains du secteur privé tant qu’ils font le bien.

« Comment déterminer ce qu’est le bien public? S’agit-il simplement d’une famille qui soutient l’école privée fréquentée par ses enfants? Nous étions confrontés à ces questions », se souvient M. Broadbent. « The Philanthropist ne devrait-il pas écrire sur ce genre de choses afin qu’il y ait une sorte de test de la valeur de la philanthropie? C’est ainsi que nous avons commencé à aller un peu plus loin que les articles juridiques et comptables. » M. Broadbent ajoute que même s’il n’y a pas eu d’opposition concertée au cours de cette transition, certains rappelaient le dicton selon lequel « on ne répare pas ce qui n’est pas cassé ».

Ces changements reflétaient l’évolution du secteur lui-même. Et lorsque M. Broadbent parle des changements survenus au cours des décennies pendant lesquelles il œuvrait dans le secteur, il souligne le renforcement du professionnalisme des fondations. En effet, ces dernières ne se contentent plus de financer leurs écoles préférées, les ailes de leurs hôpitaux ou la recherche sur une maladie ayant affecté un proche, et vont maintenant plus loin.

M. Broadbent rapporte les paroles de David Rockefeller, il y a une vingtaine d’années : « En une génération, la philanthropie est passée de l’aile de l’hôpital au bassin amazonien ». « Aujourd’hui, les gens se préoccupent davantage de l’impact et des mécanismes de la philanthropie », poursuit M. Broadbent. « On discute de la valeur de nombreuses petites subventions par rapport à quelques grosses, ou encore de s’il est préférable de fournir un financement à long terme qui permettrait à un organisme d’élaborer un ensemble de travaux, ou plutôt de lancer un certain nombre d’initiatives et de voir ce qui en émerge. »

Mme Manwaring a sa propre histoire pour illustrer l’évolution fondamentale du secteur. Un comptable à la retraite, Deryck Williams, qui a beaucoup travaillé avec des organisations caritatives, lui a raconté l’histoire de The Leprosy Mission, une organisation caritative aujourd’hui connue sous le nom d’Effect Hope. Pendant plus de 100 ans, elle s’est concentrée sur les soins aux malades de la lèpre et a financé des hôpitaux dédiés à leur traitement. Même après la découverte d’un remède à la maladie dans les années 1950, The Leprosy Mission a continué à se concentrer sur le traitement et sur la stigmatisation et l’isolement social des malades. Mais les choses ont changé pour l’organisation lorsque celle-ci a réalisé que l’on n’en savait pas assez sur la bactérie responsable de la maladie et sur son mode de transmission. « Pour éradiquer la maladie, ces informations étaient essentielles », expliquait M. Williams. « L’organisation a donc recentré ses efforts sur la prévention et l’éradication. »

Cela peut sembler évident, mais, comme le disait M. Williams : « Nous sommes tous enfermés dans l’objectif poursuivi par notre organisation ».

Le secteur est aujourd’hui infiniment plus diversifié qu’il ne l’a jamais été, même s’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, selon M. Johnston. Il y a 30 ou 40 ans, la diversité et l’inclusion étaient abordées, mais sans s’y attarder longuement et certainement pas avec la rigueur d’aujourd’hui. Le secteur comprend mieux qu’il doit aborder les questions qui touchent les Autochtones du Canada, et il y a un large consensus sur le fait que davantage d’Autochtones devraient figurer parmi ses dirigeants. Au début des années 2000, la Gordon Foundation, dont M. Johnston était le PDG, était l’une des rares organisations à s’engager d’une manière ou d’une autre auprès d’organisations autochtones, en particulier dans le Nord.

C’est l’ouvrage de M. Johnston, « Native Children and the Child Welfare System », publié en 1983 et qui s’appuie sur des recherches menées par le Conseil canadien de développement social, qui a mis en évidence ce que l’on a appelé « la rafle des années 60 » – une politique gouvernementale qui a été responsable de l’enlèvement d’enfants autochtones de leur famille. Ces enfants, surreprésentés dans le système de protection de l’enfance, ont été confiés à des familles blanches de classe moyenne. Certains ont même été envoyés à l’étranger. On estime à 16 000 le nombre d’enfants autochtones qui ont été placés dans d’autres familles entre 1965 et 1985. Deux ans après la rédaction de son livre, l’intérêt pour cette question a disparu pendant plus d’une vingtaine d’années, selon M. Johnston, jusqu’à ce qu’elle soit à nouveau mise en lumière par le juge Murray Sinclair.

Cela montre à quel point il peut être difficile pour certaines questions de trouver un écho, et cela indique également que les moments considérés comme déterminants peuvent être de courte durée. Deux événements ont été systématiquement évoqués par les « anciens » avec lesquels le Philanthropist Journal s’est entretenu dans le cadre de la rédaction de cet article.

Hilary Pearson, présidente fondatrice de Fondations philanthropiques Canada et collaboratrice fréquente du Philanthropist Journal, cite le groupe d’experts dirigé par l’ancien chef du NPD fédéral Ed Broadbent, au sein duquel Mme Susan Phillips était directrice de recherche, comme un moment décisif. Le groupe Broadbent a été créé en réaction à l’augmentation des fautes professionnelles dans le secteur privé et aux questions soulevées par le gouvernement libéral quant à la rentabilité des subventions et des contrats qu’il accordait au secteur caritatif et sans but lucratif. Des recherches menées en 1996 par le Centre canadien de philanthropie montraient également que les Canadiens étaient de plus en plus sceptiques quant à l’utilisation efficace et efficiente de leurs dons de charité.

Le rapport final de Broadbent, publié en 1999, imposait au secteur une plus grande responsabilité et un plus grand professionnalisme. Il le mettait au défi, ainsi que ses partenaires gouvernementaux, d’améliorer la qualité de vie des Canadiens. Comme l’a écrit Gordon Floyd dans ce journal à l’époque, le rapport Broadbent imaginait un secteur « qui quitte les marges de la vie communautaire, économique et politique pour devenir l’égal des secteurs public et privé du Canada en termes d’importance ». Selon Mme Pearson, ce rapport a mis le gouvernement au défi de considérer le secteur comme un acteur économique et non comme un simple ensemble d’agences de services sociaux.

L’Initiative du secteur bénévole (ISB), qui s’est déroulée de 2000 à 2005, a constitué l’engagement le plus intensif jamais entrepris par le secteur auprès du gouvernement. Cependant, elle n’a pas répondu aux attentes. M. Johnston en a été le co-président, aux côtés de la représentante du gouvernement, Kathy O’Hara, alors secrétaire du cabinet. Les deux ont échangé  franchement au sujet de leur participation à l’initiative par la suite.

« Mme O’Hara était complètement abasourdie de voir à quel point les représentants du secteur ne comprenaient pas le processus d’élaboration des politiques et de prise de décision au niveau gouvernemental », se souvient M. Johnston. « Elle était stupéfaite de constater à quel point les gens du secteur étaient naïfs et mal informés. Et les gens du secteur qui étaient impliqués dans le processus pensaient que leurs homologues fédéraux étaient vraiment naïfs et ne comprenaient pas les problèmes du secteur. Nous avions deux camps opposés. »

Mme Pearson reconnaît que l’ISB, qui faisait suite aux recommandations du Rapport Broadbent, a été un point tournant, mais qu’elle a été marquée par des conflits internes et des luttes d’influence, et que le secteur bénévole a été pris au dépourvu par l’initiative gouvernementale. « En fin de compte, raconte Mme Pearson, le gouvernement de Jean Chrétien a dépensé la majeure partie des 95 millions de dollars disponibles pour le processus en consultations internes ». Mme Phillips se souvient que le secteur a laissé de l’argent sur la table, parce que le gouvernement n’a jamais précisé que tout ce qui n’était pas dépensé à la fin de l’année fiscale ne pouvait pas être reporté. « Le secteur a perdu une grande partie de son argent parce qu’il n’a pas compris le processus gouvernemental », explique Mme Phillips. Bien qu’il y ait eu un manque de compréhension de part et d’autre, elle affirme que le secteur reste encore largement incompris par le gouvernement.

Bien que l’ISB ait été rejetée par plusieurs, Mme Pearson affirme que l’initiative « a sensibilisé pour la première fois les hauts fonctionnaires au secteur et à ses enjeux ». Malheureusement, elle a été suivie d’une décennie sous le gouvernement Harper, qui n’avait aucun intérêt à discuter avec le secteur, et c’était en partie la faute du secteur qui ne s’est pas engagé avec les conservateurs lorsque ces derniers étaient dans l’opposition. « Sous Harper, ce furent dix années perdues. Je n’arrive toujours pas à croire, quand j’y repense, que nous ayons perdu tout ce temps », se désole Mme Pearson. « Comment avons-nous pu redevenir aussi faibles? »

Mme Phillips, qui a participé à l’évaluation du processus de l’ISB, estime que le secteur avait trop de priorités. Le secteur voulait mettre sur la table le plus grand nombre possible de préoccupations. Même si ce souhait reste compréhensible, le gouvernement, lui, s’est trouvé dans l’impossibilité de discerner les vraies priorités dans une liste aussi pléthorique. Le gouvernement ne savait pas non plus ce qu’il voulait, si ce n’est signer un accord – qui a été abandonné très rapidement – et il est devenu trop axé sur le processus, tandis que la paralysie s’accentuait avec les constants changements à la table. Selon Mme Phillips, au cours des trois courtes années de discussions de l’ISB, 10 % des dirigeants du secteur et 50 % des participants gouvernementaux ont changé.

Selon M. Broadbent, au fil des ans, le secteur a acquis une meilleure connaissance de ce qu’il fait et de la manière dont il le fait. Le Canada est peut-être plus lent, mais il suit la tendance américaine, où un pourcentage plus faible des fonds est simplement transféré aux écoles ou aux hôpitaux. Maytree ne se définit pas tant comme un organisme philanthropique que comme des activistes avec de l’argent. Mme Phillips reconnaît que les fondations s’intéressent de plus en plus aux changements systémiques et s’attaquent à des problèmes de plus grande envergure.

Mme Pearson et Mme Manwaring citent également l’essor de l’investissement social et de l’investissement d’impact, une tendance qui bénéficie aujourd’hui de meilleures mesures comparatives et de stratégies plus sophistiquées.

« Cela montre que nous pouvons aller au-delà de cette vieille notion selon laquelle nous ne sommes que des organisations caritatives », explique Mme Pearson. « Nombreux sont ceux qui rejettent même le mot « charité », tout comme « bénévole », ajoute-t-elle. Selon elle, le terme a une connotation de faiblesse, d’incapacité à se maintenir. Il évoque le modèle d’organisation qui passe d’un projet à l’autre, avec de faibles frais généraux et une vulnérabilité face à des donateurs fluctuants. Un modèle d’entreprise généralement faible.

Le changement se poursuivra. Il appartiendra au Philanthropist Journal de suivre le rythme de ces changements et d’informer le secteur de ce qui pourrait se profiler à l’horizon. Nous en dirons plus à ce sujet dans de prochains articles, avec la participation de nos lecteurs.

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