Fondation Trillium de l’Ontario : Quatre décennies de changements, de défis et de croissance

La Fondation Trillium de l’Ontario a été créée en 1982 afin d’octroyer des subventions à des organismes de services sociaux dans les communautés de l’Ontario. Financée par le gouvernement de l’Ontario, elle a commencé avec un budget de 15 millions $ qui est passé depuis à plus de 100 millions $ de financement dans le secteur sans but lucratif. À l’occasion du 40e anniversaire de la FTO, The Philanthropist Journal se penche sur les changements et les défis qu’a connus la FTO.

La Fondation Trillium de l’Ontario a été créée en 1982 afin d’octroyer des subventions à des organismes de services sociaux dans les communautés de l’Ontario. Financée par le gouvernement de l’Ontario, elle a commencé avec un budget de 15 millions $ qui est passé depuis à plus de 100 millions $ de financement dans le secteur sans but lucratif. À l’occasion du 40e anniversaire de la FTO, The Philanthropist Journal se penche sur les changements et les défis qu’a connus la FTO.


Cette année, la Fondation Trillium de l’Ontario (FTO) – qui aide à renforcer le secteur sans but lucratif de l’Ontario depuis sa création en 1982 – célébrera son 40e anniversaire. Le financement, qui était de 15 millions $ au départ, est passé à plus de 100 millions $ par année, ce qui a permis à la Fondation de devenir un acteur clé du paysage sans but lucratif au Canada.

Dans cette série en deux parties, The Philanthropist Journal – qui célèbre lui-même 50 ans de reportages sur le secteur – souligne ce jalon en examinant l’influence que la FTO a eue sur le paysage sans but lucratif, tant du point de vue de la direction de la FTO que des organismes avec lesquels elle travaille.

Qu’est-ce que la FTO?

La FTO est un organisme du gouvernement provincial. Elle reçoit son financement du ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport ainsi que du ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires. Actuellement, la FTO est le plus grand organisme subventionnaire public au Canada.

« Nous sommes un organisme de financement unique », déclare Katharine Bambrick, chef de la direction de la FTO. « Il n’y en a pas d’autres de ce genre au Canada pour ce qui est de financement gouvernemental passant par une fondation et octroyant des subventions dans les communautés. »

La Fondation est gouvernée par un conseil d’administration bénévole. Les membres du conseil sont nommés par la province de l’Ontario et ont pour tâche de respecter les documents fondateurs de la FTO ainsi que de superviser les activités de l’organisme. Son travail est appuyé par plus de 300 membres d’équipes d’évaluation des demandes de subvention bénévoles qui offrent leur soutien tout au long du processus de demande de subvention.

L’octroi des subventions est déterminé par la Stratégie d’investissement de la FTO. Pour recevoir du financement, les bénéficiaires doivent contribuer à la mission globale de la Fondation : soutenir et créer des communautés dynamiques en Ontario.

Au cours de ses quatre décennies d’existence, la relation de la FTO avec le gouvernement provincial a été relativement stable, quelle que soit la direction politique. « Il y a des choses qui sont… trop importantes pour faire de la politique », déclare Blair Dimock, vice-président des partenariats et des mesures à la FTO. « Et donc, les gouvernements successifs de l’Ontario ont très bien su permettre à [la FTO] de fonctionner comme un acteur neutre, et non comme une entité partisane. »

Two adults and a child are smiling, surrounding a newly planted tree.
Les bénévoles de Riverwood Conservancy aident à éliminer les espèces envahissantes et à planter des arbres à Riverwood, un espace naturel de 150 acres au cœur de Mississauga.

La FTO : Autrefois et aujourd’hui

Nommée à l’origine la Fondation Trillium, la FTO a été créée en 1982 en ayant comme objectif d’appuyer les organismes de services sociaux de l’Ontario. Ses fonds étaient générés par les activités de loterie et de casino de l’Ontario. À l’époque, la province voulait démontrer que l’argent circulait dans les communautés locales.   

Alors que les débuts de la FTO étaient relativement modestes, la FTO a grandi au-delà de son mandat originel.

Robin Cardozo a été nommé chef de la direction en 1999 au cours d’une période particulièrement transitoire pour la FTO. Lorsque M. Cardozo est arrivé, la FTO a connu un développement substantiel, passant d’un budget de 15 millions $ à un budget de 100 millions $ – et ce budget plus important s’est accompagné d’un plus grand nombre de bénéficiaires de subvention potentiels. En plus du secteur des services sociaux – avec lequel la FTO entretenait déjà des relations étroites – la Fondation a élargi son mandat pour inclure les arts et la culture, l’environnement, ainsi que les sports et les loisirs.

En plus d’un mandat élargi, le nombre d’employés de la FTO a considérablement augmenté afin de mettre l’accent sur l’octroi de subventions locales. « Il est rare d’avoir un programme d’octroi de subventions qui a une présence communautaire locale aussi forte sur le terrain… [un programme qui comprend] que les besoins de Thunder Bay sont différents de ceux de Windsor ou différents de ceux d’Ottawa », affirme M. Cardozo.

En 2015, la FTO a raffiné davantage son approche d’octroi de subventions pour s’assurer que les subventions étaient alignées sur des domaines d’impact et des résultats précis.

Aujourd’hui, l’octroi de subventions est organisé selon six domaines d’action précis : favoriser des modes de vie actifs, relier les gens, encourager un environnement durable, inspirer par les arts et la culture, soutenir le développement des enfants et des jeunes, ainsi qu’améliorer le bien‑être économique des Ontariens.

Évaluer les besoins : Un défi constant 

En 40 ans d’octroi de subventions, un défi permanent pour la FTO a été d’évaluer où et comment les fonds devaient être attribués.

« Notre défi consiste toujours à gérer l’ampleur de ce que nous sommes censés financer, à atteindre une certaine profondeur relativement à l’impact de nos subventions, ainsi qu’à tenter de nous adapter à l’évolution des besoins et à la diversité croissante non seulement de la province et des communautés, mais aussi du secteur sans but lucratif en soi », déclare M. Dimock.

M. Cardozo se fait l’écho de ce sentiment, reconnaissant que la prise de décisions et l’évaluation des besoins peut être une tâche compliquée. « J’ai toujours été convaincu que l’octroi de subventions est une combinaison d’art et de science… cela n’est pas facile pour ceux qui décident si une subvention culturelle est plus ou moins importante qu’une subvention environnementale dans une région locale, déclare-t-il. Donc, il est certain que prendre ces décisions était un défi. »

En 40 ans, la FTO a investi plus de 2,6 milliards $ dans plus de 28 000 subventions. L’année dernière seulement, 5 325 demandes ont été soumises à la Fondation, ce qui correspond à 508,5 millions $ en demandes de subventions. En fin de compte, la FTO a investi 110,4 millions $ dans 1 374 subventions.

Mme Bambrick reconnaît que la demande de subventions reste très élevée : « Pour chaque dollar que nous sommes en mesure d’investir, nous recevons des demandes allant de 3 $ à 8 $ », déclare-t-elle.

A child is looking up and has a hand softly on the snout of a horse.
À la Windsor-Essex Therapeutic Riding Association, un jeune participant ayant des besoins divers bénéficie de la thérapie équine pour acquérir des compétences émotionnelles et sociales ainsi qu’améliorer sa qualité de vie.

Rester souple en période de changement

Depuis sa création, la FTO a donné la priorité à la souplesse afin de s’assurer que les besoins des organismes sans but lucratif sont satisfaits. « La FTO n’est pas restée statique; elle a continué à évoluer, à instaurer de nouveaux programmes et à modifier les programmes existants en réponse aux besoins changeants de la communauté », explique M. Cardozo.

L’ajustement de la FTO autour de la pandémie de COVID-19 est un bon exemple de sa souplesse lorsqu’elle soutient des organismes sans but lucratif dans le besoin. Au cours de la pandémie, la FTO a mis en place « une adaptabilité additionnelle compte tenu des défis que la COVID a imposés au secteur », affirme M. Dimock.  

Mme Bambrick fait remarquer que le secteur sans but lucratif a été particulièrement touché par la pandémie, parce que la demande de services « est montée en flèche à un moment où certaines sources de revenus ont diminué. »

Après 40 ans de croissance et d’évolution, les dirigeants de la FTO se disent fiers de leur travail et de l’impact de l’organisme. Interrogé sur son mandat de chef de la direction, M. Cardozo se dit « fier que nous ayons pu acquérir de la crédibilité et avoir l’impact qui a contribué à renforcer la capacité du secteur ».

Mme Bambrick exprime un sentiment semblable : « Pouvoir être ce canal entre le gouvernement voulant soutenir les communautés et la FTO acheminant cet argent vers les organismes et les projets qui en ont le plus besoin, pour moi, c’est vraiment, réellement gratifiant. » Les dirigeants de la FTO sont sans aucun doute fiers du travail qu’ils ont accompli au cours des quatre dernières décennies – mais comment ce travail a-t-il été reçu par ceux qu’elle sert? Le prochain numéro de The Philanthropist Journal examinera l’impact de la FTO sur les organismes communautaires de l’Ontario, les fondations et le secteur sans but lucratif en général.

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